Blog muet depuis une semaine : la cause en est une sciatique qui me rend la position assise particulièrement éprouvante. Difficile dans ces conditions de se coller à un bureau pour y pondre ne serait-ce qu'un petit article. Heureusement, cela va mieux en bougeant, en s'activant pendant les répétitions où, surtout, j'ai l'esprit occupé, ce qui contrecarre l'omniprésence de la douleur. Merci aux amis cluisiens qui m'ont hébergé généreusement, car j'étais bien incapable de conduire ; merci à Pauline, mon ambulancière, qui m'a transporté jusqu'aux mains providentielles qui m'ont soulagé quelque peu ; merci à Bruno, dont le travail d'assistant et de directeur d'acteurs est plus que jamais important en ces jours où je suis diminué physiquement.
Trêve de plaintes, la situation s'améliore et je peux de nouveau me carrer devant l'ordinateur, et je profite de cette unique journée de relâche du mois, ce fameux 14 juillet, pour faire un petit bilan d'étape. Cet article sera long, avec plusieurs diaporamas, car je veux tenter d'y aborder, sans être exhaustif, plusieurs des chantiers qui nous ont occupé pendant cette semaine si déprimante aussi en raison de la météo. Pluie et fraîcheur qui ont culminé dimanche jusqu'à transformer le terrain en un bourbier qui commence à être digne des plus belles tranchées flamandes de la grande Guerre.
Trêve de plaintes, la situation s'améliore et je peux de nouveau me carrer devant l'ordinateur, et je profite de cette unique journée de relâche du mois, ce fameux 14 juillet, pour faire un petit bilan d'étape. Cet article sera long, avec plusieurs diaporamas, car je veux tenter d'y aborder, sans être exhaustif, plusieurs des chantiers qui nous ont occupé pendant cette semaine si déprimante aussi en raison de la météo. Pluie et fraîcheur qui ont culminé dimanche jusqu'à transformer le terrain en un bourbier qui commence à être digne des plus belles tranchées flamandes de la grande Guerre.
Le décor
Deux nouveaux décorateurs (je m'aperçois que je n'ai pas leurs noms) se sont chargés de la tranchée, conformément au cahier des charges que j'avais établi sur l'Ipad. Très efficaces, ils ont en trois jours bâti cette palissade de planches et de treillages, cet abri de secours et cette tente de la Croix-Rouge que j'avais tracés sur le papier. Il reste à peaufiner l'installation, ajouter des détails logistiques, rajouter quelques rangs de barbelés.
LA GRANDE MURAILLE
Niko a eu une grande idée inédite, monter des projos sur la grande muraille de fond de scène, cette grande muraille à qui nous devons la fabuleuse acoustique du site. D'un mètre de largeur, elle s'élève à dix mètres au-dessus du pré, aussi a-t-il fallu faire appel à un engin télescopique, un Merlo, pour hisser sans trop de danger et d'effort les ponts et les projos, qu'il faut ensuite fixer solidement. J'ai assisté à une partie du travail, mené par Yvan, Fraud et Bol. c'est très impressionnant.
LE STAGE MASQUES
Les personnages de comédiens du Capitaine Fracasse portent des masques à un moment donné de la pièce. Plutôt que d'utiliser des masques du commerce, nous avons décidé de les fabriquer nous-mêmes afin qu'ils soient personnalisés et parfaitement adaptés au visage de chaque acteur. Sous la conduite experte de Anne Gourbault, de la Barda Compagnie, grâce aussi à mon vieux solide, le brancardier Paradis, alias Hervé, qui a réuni tout le matériel, ils ont eux-mêmes pris leurs empreintes faciales avec des bandes plâtrées, coulé du plâtre, laissé sécher, démoulé, et ont commencé à travailler les formes avec de l'argile en se référant aux modèles de la Commedia dell Arte. La plus longue opération, le recouvrement par plusieurs couches de papiers déchirés, n'est pas encore terminée. Il restera in fine à peindre tout cela. Merci aux six volontaires pour leur engagement sur ce stage, leur patience et leur ténacité.
LES TROIS SORCIÈRES
Aurore, Dominique et Magali sont les trois nouvelles sorcières du spectacle, dans trois scènes reprises au Macbeth de Shakespeare. En 2006, elles étaient Zerbine, Serafina et Léonarde, les comédiennes du capitaine Fracasse. Changement de braquet donc pour toutes les trois. Sans grande difficulté d'ailleurs : elles ont rapidement trouvé l'énergie et la présence nécessaires. Comme elles sont sensées être aussi trois folles échappés de l'asile de saint-Quentin, Fanette a travaillé les costumes sous l'angle de la camisole de force. Ces longues manches agités dans la brume de la lande sauvage me plaisent beaucoup.
Le MONUMENT AUX MORTS
Il me fallait un remplaçant à Gilbert alias Chacha pour le poilu du Monument aux Morts. Le premier promu, Steven, a dû renoncer pour raison de santé, et pendant plusieurs jours je ne vis pas qui je pouvais bien engager sur le rôle. Et puis Laurent vint. Le compagnon de Carole, nouveau venu sur le site, non prévu au départ, et qui maintenant, outre le laquais du pique-nique des généraux, a bien voulu se charger, et je l'en remercie profondément, de ce rôle pas si simple, puisqu'il s'agit de tenir cinq bonnes minutes parfaitement immobiles, en position de montée au combat, comme la statue du monument d'Aigurande qui me sert de référence.
PORTRAITS
Pour clore ce billet, petite galerie de portraits glanés au fil des jours.
Juste un mot encore : je soutiens pleinement, et je ne suis pas le seul dans la troupe, loin de là, le combat des intermittents du spectacle. Eté 1915 ne pourrait avoir lieu sans les bénévoles, mais aussi sans les intermittents, techniciens, comédiens, qui apportent leur expertise, et aussi leur générosité et leur joie de vivre. Ils ne font pas grève, mais participent à des actions de communication. Il est bon que le public soit informé de la réalité de ce statut, des menaces qui pèsent sur son devenir, et nous œuvrerons pour que cela soit effectif dans l'enceinte du château.
Juste un mot encore : je soutiens pleinement, et je ne suis pas le seul dans la troupe, loin de là, le combat des intermittents du spectacle. Eté 1915 ne pourrait avoir lieu sans les bénévoles, mais aussi sans les intermittents, techniciens, comédiens, qui apportent leur expertise, et aussi leur générosité et leur joie de vivre. Ils ne font pas grève, mais participent à des actions de communication. Il est bon que le public soit informé de la réalité de ce statut, des menaces qui pèsent sur son devenir, et nous œuvrerons pour que cela soit effectif dans l'enceinte du château.