Seule image, ai-je dit, et l'on a peine à croire devant ce portrait figé, aux paupières tombantes, qu'il s'agit du jeune homme dont l'âge - 25 ans - est inscrit sur la pierre.
Par ailleurs, je n'ai retrouvé la trace que de quinze poilus. C'est bien peu par rapport au nombre total, et il est certain que les autres reposent soit dans les nécropoles nationales près de l'endroit où ils sont tombés, soit dans la terre même de leur agonie, car quelques-uns sont sont notés disparus sur la fiche matricule.
J'ai photographié chacune de ces tombes, et même celle d'un jeune officier mort à Forbach lors de la guerre de 1870. Le vent soufflait dans les allées, emmenant loin vers l'est les lourds nuages de la nuit. Pendant tout ce temps, je ne croisai personne.