Ce même samedi où j’apprenais que le projet était accepté, j’achetai une bande dessinée proche de mon sujet, Notre mère la guerre, de Maël et Kris, éditée chez Futuropolis. Pas une nouveauté puisque le premier volume (sur les quatre que comptera la série), intitulé Première complainte, était paru en septembre 2009. Je le lus le lendemain, et j’en appréciai l’évocation précise et sensible de la vie dans les tranchées.
L’histoire mêle à cette évocation une intrigue policière, à travers une série inexpliquée de meurtres de femmes. Tout cela commence en janvier 1915. Et la première planche montre le champ de bataille, amoncellement de poutres et de sacs au premier plan, réseau de fils de fer barbelés, et chapelle ruinée au lointain d’où émane quatre bulles rectangulaires à la typographie à la frontière du lisible. Et l’on comprend car les trois cases suivantes se rapprochent de cette chapelle, que ces bulles sont le dernier chant d’un soldat à l’agonie.
Et ce chant n’est autre que le chant de Gavroche sur les barricades des Misérables. Chant qui servait de mot de passe pour les fantassins.
Une autre référence à Hugo un peu plus loin, réponse d’un poilu au lieutenant Vialatte qui mène l’enquête : Les livres mentent. Et ceux d’Hugo en premier. Quand on meurt, sur la barricade ou dans la tranchée, on ne chante pas. On chie dans son froc.
En tout cas, cet écho hugolien m’était moi aussi comme un mot de passe, une sorte de passage de témoin d’un projet à l’autre. Des Misérables 62 à Eté 1915. Je m’en trouvai conforté et réconforté.
L’histoire mêle à cette évocation une intrigue policière, à travers une série inexpliquée de meurtres de femmes. Tout cela commence en janvier 1915. Et la première planche montre le champ de bataille, amoncellement de poutres et de sacs au premier plan, réseau de fils de fer barbelés, et chapelle ruinée au lointain d’où émane quatre bulles rectangulaires à la typographie à la frontière du lisible. Et l’on comprend car les trois cases suivantes se rapprochent de cette chapelle, que ces bulles sont le dernier chant d’un soldat à l’agonie.
Et ce chant n’est autre que le chant de Gavroche sur les barricades des Misérables. Chant qui servait de mot de passe pour les fantassins.
Une autre référence à Hugo un peu plus loin, réponse d’un poilu au lieutenant Vialatte qui mène l’enquête : Les livres mentent. Et ceux d’Hugo en premier. Quand on meurt, sur la barricade ou dans la tranchée, on ne chante pas. On chie dans son froc.
En tout cas, cet écho hugolien m’était moi aussi comme un mot de passe, une sorte de passage de témoin d’un projet à l’autre. Des Misérables 62 à Eté 1915. Je m’en trouvai conforté et réconforté.