" Je marche avec les marcheurs d'Henri Barbusse dans "Le Feu". Je marche dans un imaginaire tellement présent que je puis dire que je marche à côté d'eux, et que je me sens vraiment avec eux, couvert de boue, de poux et de sang.
Ce sont de drôles de marcheurs et si c'est ça l'humanité en marche, je préfèrerais qu'elle s'immobilise définitivement et qu'on n'en parle plus !
Je marche donc dans le Feu, dans la boue et dans le sang, déjà dit, mais on ne le répètera jamais assez, à mon goût.
Nous sommes en 1915. Je ne suis pas né et je marche, rétroactivement, par la magie de l'écriture. Mes deux grands-pères ont marché dans les tranchées, dans les attaques, contre qui ? La savaient-ils ? Ils ont surtout marché dans la combine, et sans savoir, et leur obéissance contient quelque chose de grandiose : "Ah c'était le travail qui continuait ! Il le fallait !..." disait mon grand-père maternel. Je crois que c'est à cause des sillons.
Un sillon, ça se trace et puis ça se suit. De temps en temps, on l'abreuve avec du sang.
Ça fait pousser les Croix de Bois et les médailles qui vont avec." (...)
Extrait du livre de Rolland Hénault, Oeuvres presque posthumes, p. 22.
Sur cet ouvrage, j'ai déjà écrit quelque chose ici.
Ce sont de drôles de marcheurs et si c'est ça l'humanité en marche, je préfèrerais qu'elle s'immobilise définitivement et qu'on n'en parle plus !
Je marche donc dans le Feu, dans la boue et dans le sang, déjà dit, mais on ne le répètera jamais assez, à mon goût.
Nous sommes en 1915. Je ne suis pas né et je marche, rétroactivement, par la magie de l'écriture. Mes deux grands-pères ont marché dans les tranchées, dans les attaques, contre qui ? La savaient-ils ? Ils ont surtout marché dans la combine, et sans savoir, et leur obéissance contient quelque chose de grandiose : "Ah c'était le travail qui continuait ! Il le fallait !..." disait mon grand-père maternel. Je crois que c'est à cause des sillons.
Un sillon, ça se trace et puis ça se suit. De temps en temps, on l'abreuve avec du sang.
Ça fait pousser les Croix de Bois et les médailles qui vont avec." (...)
Extrait du livre de Rolland Hénault, Oeuvres presque posthumes, p. 22.
Sur cet ouvrage, j'ai déjà écrit quelque chose ici.