Je ne pouvais aller à la réunion du Manteau d’Arlequin, j’ai donc décidé d’envoyer par mail ma proposition pour l’été 2014. Que chacun puisse délibérer en son for intérieur, puis que tout le monde se rassemble et en débatte. J’ai exposé mes arguments, mais j’étais bien conscient que la décision allait être difficile à prendre. C’est que mon projet avait de quoi surprendre, et même décevoir. Huit ans après, je proposais en effet de rejouer Eté 1915.
Une panne d’inspiration ? Non, une amie qui me reparle en juillet de ce spectacle qu’elle avait beaucoup aimé, qui me dit qu’elle aurait apprécié de le revoir. Je l’écoute poliment, mais à Cluis, on innove toujours, seul Jacquou le Croquant a été joué deux années de suite. Pourtant, un peu plus tard, cette idée me revient, comme un parfum oublié qui tout à coup vous submerge. Et pourquoi pas ? Le désir est entré en moi. Cette pièce, c’est la plus personnelle que j’ai écrite, celle qui me tient le plus à cœur pour des tas de raisons que je ne prendrai pas la peine de développer ici. La remonter ? Oui, pourquoi pas ?
A la maison, je relis le texte, pas revu depuis 2006. Il me semble que ça tient le coup. Il y a des choses que j’ai envie de retravailler, mais l’essentiel est là, qui me touche encore.
Sera-ce la même pièce ? Oui et non. Oui, le texte a un peu évolué, mais à la marge ; trois nouveaux personnages se sont glissés dans la distribution, mais il ne modifient pas l’équilibre de l’ensemble. Oui, l’esprit demeure, l’esprit d’un drame mêlé de fantaisie et même de burlesque. Et non, car les comédiens ne seront pas les mêmes, à quelques exceptions près ; les petits de La Guerre des Boutons ont bien grandi, les jeunes sont moins jeunes, les vieux sont plus vieux (il me semble parfois être entré dans cette catégorie). Non, car l’équipe technique a changé. Non, car le temps a passé et nous a changé aussi.
Va -t-on progresser ? Je pense que la question ne se pose même pas. Il ne s’agira pas de comparer. Ce sera pareil et différent. Pour moi, c’est comme une promenade sur un lieu aimé, un retour sur des traces anciennes. Compare-t-on les promenades d’une fois à l’autre ? Nous aimons revivre les sensations d’alors, mais nous sommes attentifs aussi à des détails nouveaux, à une certaine fraîcheur de l’air qui n’existait peut-être pas naguère, nous sommes un subtil combiné de mémoire et d’inconnu.
Une semaine plus tard, j’apprends, à Cluis, la décision. Le Manteau me fait à nouveau confiance, et je vous en remercie toutes et tous. L’aventure continue, ce sera aussi la dernière pour moi, dans ce cadre cluisien. A l’issue de cette saison, que le spectacle soit un succès ou un échec n’y changera rien. Il sera temps pour moi de passer la main. J’ai joué et/ou mis en scène dix spectacles, depuis 1996 et Jacques le Fataliste. A d’autres ensuite de perpétuer la flamme. Le talent ne manque pas, et les ruines sont un si bel endroit pour le faire éclore.ci pour modifier.
Une panne d’inspiration ? Non, une amie qui me reparle en juillet de ce spectacle qu’elle avait beaucoup aimé, qui me dit qu’elle aurait apprécié de le revoir. Je l’écoute poliment, mais à Cluis, on innove toujours, seul Jacquou le Croquant a été joué deux années de suite. Pourtant, un peu plus tard, cette idée me revient, comme un parfum oublié qui tout à coup vous submerge. Et pourquoi pas ? Le désir est entré en moi. Cette pièce, c’est la plus personnelle que j’ai écrite, celle qui me tient le plus à cœur pour des tas de raisons que je ne prendrai pas la peine de développer ici. La remonter ? Oui, pourquoi pas ?
A la maison, je relis le texte, pas revu depuis 2006. Il me semble que ça tient le coup. Il y a des choses que j’ai envie de retravailler, mais l’essentiel est là, qui me touche encore.
Sera-ce la même pièce ? Oui et non. Oui, le texte a un peu évolué, mais à la marge ; trois nouveaux personnages se sont glissés dans la distribution, mais il ne modifient pas l’équilibre de l’ensemble. Oui, l’esprit demeure, l’esprit d’un drame mêlé de fantaisie et même de burlesque. Et non, car les comédiens ne seront pas les mêmes, à quelques exceptions près ; les petits de La Guerre des Boutons ont bien grandi, les jeunes sont moins jeunes, les vieux sont plus vieux (il me semble parfois être entré dans cette catégorie). Non, car l’équipe technique a changé. Non, car le temps a passé et nous a changé aussi.
Va -t-on progresser ? Je pense que la question ne se pose même pas. Il ne s’agira pas de comparer. Ce sera pareil et différent. Pour moi, c’est comme une promenade sur un lieu aimé, un retour sur des traces anciennes. Compare-t-on les promenades d’une fois à l’autre ? Nous aimons revivre les sensations d’alors, mais nous sommes attentifs aussi à des détails nouveaux, à une certaine fraîcheur de l’air qui n’existait peut-être pas naguère, nous sommes un subtil combiné de mémoire et d’inconnu.
Une semaine plus tard, j’apprends, à Cluis, la décision. Le Manteau me fait à nouveau confiance, et je vous en remercie toutes et tous. L’aventure continue, ce sera aussi la dernière pour moi, dans ce cadre cluisien. A l’issue de cette saison, que le spectacle soit un succès ou un échec n’y changera rien. Il sera temps pour moi de passer la main. J’ai joué et/ou mis en scène dix spectacles, depuis 1996 et Jacques le Fataliste. A d’autres ensuite de perpétuer la flamme. Le talent ne manque pas, et les ruines sont un si bel endroit pour le faire éclore.ci pour modifier.