"Les obus miaulaient un amour à mourir
Un amour qui se meurt est plus doux que les autres
Ton souffle nage au fleuve où le sang va tarir
Les obus miaulaient
Entends chanter les nôtres
Pourpre amour salué par ceux qui vont périr "
in La nuit d'avril 1915 (Calligrammes, 1918)
La terre rouge de la douve déversée à pleins godets
Et c'en sera bientôt fini de la tranchée
Torchis sur les planches éclaboussures sur le treillage
Ne restent plus que les sacs et les barbelés
Mis en place les triques et les fusils
les bancs les tables les lanternes et les fusées
le phonographe et le vin piqué
les masques et les machines à fumée
Le crépuscule descend sur les ruines
Samuel déroule le grand drapeau
Les sorcières incanteront Graymalkin
et la magie du grand crapaud
nous protègera de la bruine
Tête et ventre encore mille détails encore à régler
Bol chevalier du volt et de l'ampère
affronte la commission de sécurité
Qu'elle rende grâce et obtempère
Sinon sus au capitaine des pompiers
Mis en place les frigos et les vitrines
la chambre froide le bar les armoires
la billetterie et les latrines
le chauffe-eau les fours et la friteuse
Le ciel est étoilé par les fusées de Marina
La fée Lauriane a déroulé son tapis de bombes
les murailles où se glissait l'elfe Yvan
dansent dans les lumières et les ombres
La matière fluide sculptée par Nikola
J'ai dormi dans la petite maison
et à l'aube est entrée une hirondelle
Je me suis levé et de peur elle a lâché
quelques blancs obus dans la cuisine
Je me suis caché elle a rebondi dans le ciel
(Pas de photos, j'ai oublié la batterie que j'avais mis à recharger à Châteauroux)
Un amour qui se meurt est plus doux que les autres
Ton souffle nage au fleuve où le sang va tarir
Les obus miaulaient
Entends chanter les nôtres
Pourpre amour salué par ceux qui vont périr "
in La nuit d'avril 1915 (Calligrammes, 1918)
La terre rouge de la douve déversée à pleins godets
Et c'en sera bientôt fini de la tranchée
Torchis sur les planches éclaboussures sur le treillage
Ne restent plus que les sacs et les barbelés
Mis en place les triques et les fusils
les bancs les tables les lanternes et les fusées
le phonographe et le vin piqué
les masques et les machines à fumée
Le crépuscule descend sur les ruines
Samuel déroule le grand drapeau
Les sorcières incanteront Graymalkin
et la magie du grand crapaud
nous protègera de la bruine
Tête et ventre encore mille détails encore à régler
Bol chevalier du volt et de l'ampère
affronte la commission de sécurité
Qu'elle rende grâce et obtempère
Sinon sus au capitaine des pompiers
Mis en place les frigos et les vitrines
la chambre froide le bar les armoires
la billetterie et les latrines
le chauffe-eau les fours et la friteuse
Le ciel est étoilé par les fusées de Marina
La fée Lauriane a déroulé son tapis de bombes
les murailles où se glissait l'elfe Yvan
dansent dans les lumières et les ombres
La matière fluide sculptée par Nikola
J'ai dormi dans la petite maison
et à l'aube est entrée une hirondelle
Je me suis levé et de peur elle a lâché
quelques blancs obus dans la cuisine
Je me suis caché elle a rebondi dans le ciel
(Pas de photos, j'ai oublié la batterie que j'avais mis à recharger à Châteauroux)
Il fut blessé à la tempe par un éclat d'obus le 17 mars 1916, alors qu'il lisait le Mercure de France dans sa tranchée. Évacué à Paris, il fut trépané le 10 mai 1916. Affaibli par sa blessure, Guillaume Apollinaire mourut le 9 novembre 1918 de la grippe espagnole. Il fut enterré au cimetière du Père-Lachaise à Paris alors que, dans les rues, les Parisiens célébraient la fin de la guerre.